Leylah Annie Fernandez

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Lire entre les lignes

À l’ère des filtres, des publications et de la quête de célébrité, il est pratiquement impossible de trouver du vrai dans le brouillard d’Instagram. Heureusement, nous avons Leylah Annie Fernandez, qui est plus vraie que nature. Cette jeune joueuse de tennis de 18 ans, originaire de Laval est une globe-trotter talentueuse qui fait preuve d’une perspective et d’un équilibre qui vont bien au-delà de son âge. Elle est en pleine ascension, mais elle sait que la seule façon d’obtenir ce qu’elle veut dans le futur est d’apprécier ce qui l’a menée au présent.

« L’une des raisons pour lesquelles je pratique ce sport, même dans les moments les plus difficiles, est que je veux inspirer les jeunes », déclare Leylah, qui se réjouit déjà à l’idée de devenir un modèle pour les jeunes joueurs de tennis du monde entier. « Je n’ai pas eu beaucoup d’opportunités quand j’étais plus jeune, mais j’en ai quand même tiré le meilleur parti et je veux inspirer les enfants à faire de même. » 

Leylah, une étoile montante de la Women’s Tennis Association Tour, a battu la qualifiée suisse Viktorija Golubic 6-1, 6-4 à l’Open de Monterrey au Mexique pour obtenir son premier titre WTA en mars dernier. Son succès récent n’est pas le fruit du hasard. Après un début de carrière lent et souvent frustrant, elle a commencé à récolter les fruits de son travail ces dernières années. En 2020, elle a terminé une saison exceptionnelle en étant nommée Joueuse de tennis de l’année, Joueuse la plus améliorée et Joueuse de simple de l’année (avec son compatriote Milos Raonic) par Tennis Canada.

Beaucoup d’athlètes professionnels seraient prompts à balayer du revers l’importance d’honneurs comme ceux qui lui ont été décernés, mais pas Leylah. Elle est suffisamment mature pour admettre que ces distinctions aident à effacer toute trace de doute qui pourrait s’insinuer dans son esprit.

« Ils signifient quelque chose, mais pas seulement pour booster mon ego. Ils calment les nerfs ou le doute dans ma tête », explique Leylah. « Oui, vous gagnez des matchs, vous gagnez des tournois, mais à la fin de l’année, vous ne savez toujours pas si ce que vous faites est la bonne chose. Recevoir ces récompenses est un grand soulagement. »

Son désir de devenir non seulement une meilleure joueuse, mais aussi une meilleure personne et une meilleure leader est ce qui définit vraiment le caractère de Leylah. Elle peut remercier ses parents, Irene et Jorge, pour cela. Sa mère, une Canadienne d’origine philippine née à Toronto, et son père, originaire de l’Équateur, lui ont appris très tôt à apprécier la valeur de la famille, du travail acharné, de la culture et de la communauté. Leurs sacrifices ne passent pas inaperçus pour Leylah, qui accepte volontiers les étiquettes que la société a tendance à coller aux personnes qui connaissent un certain succès.

Quand j’étais plus jeune, je voulais juste être « la joueuse de tennis », mais maintenant, je veux être capable de représenter la communauté latino et la communauté philippine du mieux que je peux. J’ai vu mon père lutter. Ma mère aussi. Et puis, toutes les histoires de ce que mes grands-parents ont fait pour leur donner une meilleure vie, puis ce que mes parents ont dû faire pour me donner une meilleure vie, « Elles resteront à jamais dans mon cœur et dans mon âme », déclare Leylah, dont les antécédents alimentent sa compétitivité chaque fois qu’elle franchit les lignes blanches. 

« C’est à cela que je pense sur le terrain quand je veux abandonner. S’ils ont pu traverser toutes ces difficultés et être heureux, alors je peux surmonter ces petits obstacles », dit-elle avec conviction. « Je pense qu’il est important pour tout le monde d’utiliser son passé pour se pousser à être meilleur. Ma culture m’a rendue plus forte. »

Il y a une proximité réconfortante dans la famille Fernandez. Ce qui a été particulièrement difficile pour Leylah, sa jeune sœur Bianca et sa sœur aînée Jodeci, c’est le fait de voir leur mère quitter à contrecœur
Laval pour la Californie il y a plusieurs années. C’était une période qui allait durer près de trois ans. 

« Elle avait une opportunité professionnelle qui allait nous aider énormément pour notre carrière de tennis, pour nos voyages, en nous donnant ce petit plus », se souvient Leylah, qui rigole en se rappelant que leur père ne savait même pas cuisiner à l’époque. « Elle a fait beaucoup de sacrifices, surtout à cette époque de la vie d’une fille. Vous avez besoin de votre mère, de quelqu’un qui vous aide à traverser les moments difficiles. »

Si la situation a été un peu plus facile à gérer pour Jodeci, qui avait déjà 21 ans à l’époque et qui est maintenant dentiste à Cincinnati, Leylah et Bianca étaient partagées. À leur âge, il aurait été facile de ne pas comprendre pourquoi un parent prendrait une telle décision, mais même à cette époque, Leylah avait le cœur et l’esprit très matures pour son âge.

« Je ne lui en ai jamais voulu. J’étais reconnaissante envers elle. Je pense que je m’en voulais un peu parce que je savais qu’elle le faisait pour moi », dit-elle. « C’était très dur de ne pas être avec elle. J’ai essayé d’améliorer mon tennis aussi vite que possible, juste pour que nous puissions être à nouveau ensemble. Et un jour, tout ça a finalement rapporté. »

La famille s’est enfin réunie en Floride, où Leylah continue de vivre et de s’entraîner, mais la distance les sépare à nouveau pendant de longues périodes.

« C’est un peu difficile ces derniers temps, de ne pas voyager autant avec mon père », dit-elle en parlant de sa situation actuelle de tournée. Jorge, ancien joueur de football professionnel dans son pays natal, l’Équateur, joue le rôle de père et d’entraîneur depuis de nombreuses années. 

« Je sais qu’il se concentre sur ma petite sœur et elle fait un excellent travail, elle s’améliore chaque jour », dit-elle de Bianca, 17 ans, qui, selon elle, est la joueuse la plus coriace qu’elle n’ait jamais affrontée. « J’espère qu’elle pourra très bientôt voyager avec moi sur le circuit et que nous pourrons toutes deux disputer des tournois en même temps. »

Pourront-elles devenir un jour les nouvelles Venus et Serena? « Peut-être, mais j’espère que ce sera Leylah et Bianca », dit-elle en rigolant.

Pour l’instant, elle se concentre sur sa progression dans le classement de la WTA, une victoire à la fois, une ville à la fois, un pays à la fois. C’est un rythme éreintant; elle est souvent loin de chez elle pendant de longues périodes. On pourrait penser que cette jeune athlète globe-trotter aurait du mal à tenir le coup et à rester motivée, surtout à l’ère de la COVID-19.

« Honnêtement, pas vraiment. Mes routines sont toujours les mêmes. Je suis dans ma chambre d’hôtel ou je suis sur les terrains. Quand je suis dans ma chambre d’hôtel, je fais mes devoirs, car je suis encore à l’école. L’école est très importante », déclare Leylah, qui étudie actuellement le commerce et qui envisage déjà la vie après le tennis.

« J’essaie toujours de faire au moins une ou deux heures de devoirs par jour. Puis, juste avant d’aller dormir, c’est là que je peux me détendre et me relaxer. Netflix devient mon meilleur ami », plaisante Leylah, qui a le don de vous faire oublier qu’elle a à peine l’âge de voter. Elle ajoute que la seule chose qu’elle aimerait vraiment avoir en tournée, c’est un beigne chocolaté de Tim Hortons de temps en temps. On peut sortir l’athlète du Canada, mais on ne peut sortir le Canada de l’athlète, semble-t-il.

Leylah semble avoir tout ce qu’il faut pour réussir. Elle est un mélange rare et remarquable de prouesses physiques, malgré sa petite taille, et de force mentale, malgré son innocence d’enfant. Il est impossible de ne pas l’encourager.

Mieux encore, elle représente son pays, sa ville et ses communautés culturelles d’une manière dont n’importe quel parent serait fier. Retenez son nom, car Leylah Annie Fernandez ne fait que commencer.  

Reading between the lines

In an era of filters, flaunting and fame-seeking, finding real people through the Instagram-tainted fog is nearly impossible. Luckily, the world has Leylah Annie Fernandez, who’s as real as it gets. The talented, globetrotting, 18-year-old tennis phenom from Laval serves up perspective and poise beyond her years. She’s on a mission to the top, but knows that the only way to get what she wants in the future is to appreciate what brought her to the present.

“One of the reasons I play the sport, even through the toughest times, is because I want to inspire young kids,” says Fernandez, who already embraces the prospect of being a role model to young tennis players around the world. “I didn’t get many opportunities when I was younger, but I still made the most out of it and I want to inspire kids to do the same.” 

Fernandez, a rising star on the Women’s Tennis Association Tour, defeated Swiss qualifier Viktorija Golubic 6-1, 6-4 at the Monterrey Open in Mexico for her first WTA title back in March. Her recent success is no accident. After an admittedly slow and often frustrating start to her professional development, the fruits of her labour have started to show in recent years. She capped off a breakout season in 2020, getting named Tennis Canada’s Female Tennis Player of the Year, Most Improved Player and Singles Player of the Year (shared with fellow Canadian Milos Raonic).

Many pro athletes would be quick to brush off the perceived importance of honours like those bestowed upon her, but not Fernandez. She’s mature enough to admit that they help erase any shred of self-doubt that can creep in.

“They do mean something, but not to just boost my ego. It calms down the nerves or the doubt in my head,” says Fernandez. “Yes, you win matches, you win tournaments, but at the end of the year, you still don’t know if what you’re doing is the right thing. Receiving those awards is a big relief.” 

Her desire to not only be a better player, but a better person and leader is what truly defines Fernandez’s character. She can thank her parents, Irene and Jorge, for that. Her mother, a Filipino-Canadian born in Toronto, and father, who originally hails from Ecuador, taught her very early on to appreciate the value of family, hard work, culture and community. Their sacrifices aren’t lost on Fernandez, who readily embraces the labels that society tends to put on people with any measure of success.

“When I was younger, I just wanted to be a tennis player, but right now I want to be able to represent the Latino community and the Filipino community the best way I can. I’ve seen my dad struggle. My mom struggled too. Plus, all the stories of what my grandparents did to give them a better life and then what my parents had to do to give me a better life. That’s going to stay in my heart and my soul forever,” says Fernandez, whose background fuels her competitiveness whenever she hops across the white lines. 

“That’s what I think about on the court when I want to give up. If they were able to go through all of those difficulties and still be happy, then I can get through those small hurdles,” she says with conviction. “I think it’s important for everybody to use their background to push themselves to be better. My culture has made me stronger.”

There’s a heartwarming closeness to the Fernandez family. It’s those close ties that made it especially difficult for Fernandez, younger sister Bianca and older sister Jodeci to see their mother reluctantly leave Laval for California several years ago. It was a period that would last nearly three years. 

“She had a job opportunity that was going to help us tremendously with our tennis career, our tennis travels, giving us that extra step forward,” recalls Fernandez, who laughs in hindsight at the thought that their father didn’t even know how to cook at the time. “She sacrificed a lot, especially at that time of a girl’s life. You need your mom, someone to help you through the tough times.”

While it may have been easier to process for Jodeci, now a dentist in Cincinatti who was already about 21 at the time, Leylah and Bianca were conflicted. At their age, it would have been easy to misunderstand why a parent would make a that decision, but even then, Fernandez had a heart and mind beyond her years.

“I never resented her. I was grateful for her. I think I kind of resented myself because I knew that she was doing it for me,” she says. “Not having her was really hard. I tried to improve my tennis as fast as I could just so that we can be together again. And one day it paid off.”

The family eventually reunited in Florida where Fernandez continues to live and train, but distance once again separates them for long spells.

“It’s been hard a little bit lately, not traveling with my dad as much,” she says of her current touring situation. Jorge, a former professional soccer player in his native Ecuador, has been doing double-duty as father and coach for many years now. 

“I know he’s focusing on my little sister and she’s doing a great job, improving every day,” she says of 17-year-old Bianca, who she maintains is the toughest player she’s ever stared down from the opposite baseline. “Hopefully she’ll be able to travel with me on tour very soon and we can both play tournaments at the same time.”

Could they one day be the new Venus and Serena? “Maybe, but hopefully it’ll be Leylah and Bianca,” laughs Fernandez.

For now, though, she’s focused on inching up the WTA rankings, win by win, city by city, all around the world. It’s a grueling pace, often a long way from home for extended periods of time. You’d think that this young globetrotting athlete would find it difficult to keep going and stay motivated, especially in the COVID-19 era.

“Honestly, not really. My routines are always the same. I’m in my hotel room or I'm at the courts. When I’m in my hotel room, I’m doing my homework since I’m still in school. School is very important,” says Fernandez, who’s studying business at the moment, already pondering life after tennis.

“I always try to do at least one or two hours of school work each day. Then right before I go to bed, that’s when I’m able to relax and just chill. Netflix is my best friend at this point,” giggles Fernandez, who has a knack for making you forget that she’s barely old enough to vote. She adds that the only thing she really wishes she had on tour is the occasional chocolatey treat from Tim Hortons. You can take the athlete out of Canada, but it seems you can’t take Canada out of the athlete.

Fernandez appears to have everything it takes to succeed. She’s a rare and remarkable mix of physical prowess despite her diminutive frame, and mental toughness despite her child-like innocence. It’s impossible not to root for her.

Best of all, she represents her country, city and cultural communities in a way that would make any parent proud. Remember her name, because Leylah Annie Fernandez is just getting started.  

Shaun McMahon

Avec 20 ans d'expérience combinée en tant qu'animateur radio, producteur, artiste voix off, journaliste, contributeur télé, agent en communications et rédacteur, les intérêts de Shaun McMahon sont vastes, mais se concentrent sur le sport, la musique, la technologie et la santé. Enfin, sa véritable passion se résume par son amour pour les gens et par sa quête de raconter leurs histoires incroyables.

With 20 years of combined experience as a radio host, producer, voiceover artist, journalist, TV contributor, communications specialist and feature writer, Shaun McMahon’s interests are vast, but often focus on sports, music, technology and healthcare. Ultimately, his true passion boils down to his love for people and the quest to tell their amazing stories. 

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