Kim Clavel

PHOTO: MÉLANIE BELLEMARE

L’ADN d’une championne

La vie et l’amour ont enseigné à la boxeuse québécoise à toujours rester debout

En mai dernier, Kim Clavel était au chevet de sa grand-mère Irène à l’hôpital. Elle se sentait impuissante à l’idée de devoir lui dire adieu si une opération à cœur ouvert urgente ne se déroulait pas comme prévu.

C’est une émotion à laquelle la boxeuse accomplie de 32 ans n’est pas habituée. Elle a fait carrière en se préparant à tout ce que la vie et ses adversaires lui réservent, mais elle n’était tout simplement pas prête à affronter le coup de grâce que représente la perte de sa meilleure amie.

« Nous l’avons serrée dans nos bras, sans savoir si elle reviendrait », se rappelle Kim en évoquant les moments qui ont précédé l’intervention chirurgicale. « Ses artères étaient bloquées à 99 % et le médecin a dit qu’elle était comme une bombe à retardement, capable de mourir à tout moment. »

Mais la résilience est profondément ancrée dans les lignées familiales. Après une opération réussie et une période de convalescence de dix jours à l’hôpital, cette femme de 85 ans était de nouveau sur pied et aux côtés de sa petite-fille bien-aimée, prête à l’encourager à nouveau.

« L’autre jour, je l’ai emmenée prendre le petit déjeuner, puis on est allées chez Tigre Géant, Rona et Canadian Tire », raconte Kim en riant; elle adore même les activités les plus banales avec sa mamie. Elle a aussi une liste de chansons spéciales pour leurs promenades en voiture, avec de la musique des années 1940 pour évoquer des souvenirs heureux.

Elles partagent aussi souvent des anecdotes sur Georges, le grand-père de Kim, mari dévoué d’Irène pendant 68 ans avant qu’il ne s’éteigne malheureusement en 2021.

« Elle est si forte », confie Kim, les larmes aux yeux. « Nous passons de si bons moments ensemble et elle est sincèrement la personne la plus importante de ma vie. »

À vrai dire, Irène n’aime pas le choix de carrière pugilistique de sa petite-fille. Mais cela ne l’empêche pas d’envoyer des émojis de gants de boxe plus d’une semaine avant chaque combat. Elle commence par dix, puis fait le décompte jusqu’à la nuit du combat. Elle commande tous les contenus télé à la carte, et découpe tous les articles de journaux et de magazines. Irène n’est pas seulement son roc, elle est aussi sa plus grande admiratrice.

Heureusement, Kim a toujours eu de bonnes personnes à ses côtés, qui lui ont donné la force de surmonter les obstacles les plus difficiles sur son passage. Et il y en a eu plus d’un sur sa route pour devenir l’une des boxeuses les plus douées de sa catégorie.

« J’ai connu des moments difficiles, dit-elle. J’ai perdu mon titre. J’ai été malade. J’ai eu beaucoup de combats reportés. J’ai eu un gros accident à la main quand j’étais dans l’équipe nationale, et le médecin m’a dit que je ne pouvais plus combattre. Mais ma vie est basée sur la persévérance. »

Lorsque Kim a perdu le premier combat de sa carrière en janvier dernier, par décision unanime en 10 rounds contre Yesica Nery Plata lors de leur combat d’unification, elle a sombré dans l’obscurité.

« J’ai eu beaucoup de mal après cette défaite, admet-elle. Je me sentais si vide à l’intérieur et je n’étais pas sûre d’avoir encore la même passion qu’avant. »

Mais après avoir puisé au plus profond d’elle-même, elle a vu les braises de la résilience briller encore. Assommée, mais jamais éliminée, Kim a repris l’entraînement et s’est efforcée de remporter le titre international WBC des poids légers à la Place Bell, à Laval, en mai dernier. La victoire par décision unanime sur une adversaire mexicaine très coriace, Naomi Arellana Reyes, était exactement ce qu’il lui fallait.

Maintenant, elle espère passer à un combat de championnat à l’automne, possiblement en septembre ou en octobre. Son camp, qui comprend l’entraîneuse Danielle Bouchard et le gérant Stéphan Larouche, veut tirer profit de son récent triomphe et espère rencontrer bientôt le promoteur Yvon Michel du Groupe Yvon Michel (GYM).

« À 32 ans, on ne veut pas prendre son temps. On le veut tout de suite, admet-elle. J’ai toujours cette flamme qui brûle en moi. Je peux redevenir championne du monde. »

C’est vraiment plaisant à entendre pour tous ceux qui ont joué un rôle dans l’ascension de Kim vers les sommets.

« Mon premier entraîneur, Michel Morin, a été le premier à croire en moi », confie Kim à propos de son ancien mentor de Joliette, où elle a passé une dizaine d’années de sa jeunesse avant de s’installer à Montréal. « Il m’a enseigné tout ce qu’il savait et je ne l’oublierai jamais. C’était très important, mais j’avais besoin d’un peu plus pour aller plus loin. »

Une fois à Montréal, ses yeux se sont ouverts en découvrant ce qu’étaient réellement l’entraînement, la forme physique et la nutrition à l’échelle d’une grande ville. C’est alors que Bouchard et Larouche entrent en scène. Kim a également commencé à s’entraîner dans le même gymnase que le légendaire combattant Lucian Bute, ce qui a complètement changé son état d’esprit.

« Je n’avais jamais vu quelqu’un s’entraîner aussi dur au gym, dit-elle. Il parlait à tout le monde et nous aidait. Je voulais suivre ses traces. Il a été mon premier modèle. »

Kim était loin de se douter que, comme M. Bute, elle deviendrait un modèle pour de nombreuses personnes. C’est un statut auquel elle a d’abord résisté, admettant qu’elle s’est d’abord sentie comme un imposteur, mal à l’aise avec l’idée d’être considérée de la sorte.

Les fans lui écrivaient souvent sur les réseaux sociaux pour lui dire à quel point elle était une source d’inspiration ou à quel point leurs filles l’aimaient. Avec le temps, elle a non seulement appris à accepter le rôle, mais elle l’a aussi adopté pleinement.

« Le moment qui m’a ouvert les yeux est celui où un père m’a envoyé une photo de sa fille endormie. La photo sur son mur… c’était moi. J’ai fondu en larmes, dit-elle. J’ai su que je devais être une bonne personne, non seulement à l’intérieur du ring, mais aussi à l’extérieur, car de jeunes yeux me regardaient. »

Maintenant, c’est personnel, parce qu’elle comprend l’importance d’avoir quelqu’un à qui s’adresser quand on est une jeune fille, surtout dans les moments les plus difficiles.

« Ma mère [Linda] était seule », raconte Kim, qui voyait son père tous les deux week-ends. « Elle s’est beaucoup battue. C’était difficile. Elle n’avait pas beaucoup d’argent et devait travailler très dur, alors on déménageait souvent. »

Linda était, et est encore aujourd’hui, une travailleuse de la santé dévouée, chargée de s’occuper de patients âgés atteints de la maladie d’Alzheimer. Au cours des premières années, la famille se déplaçait de ville en ville, de Saint-Calixte à Saint-Charles-Borromée et partout entre les deux, sans jamais abandonner et en suivant les opportunités qui se présentaient.

Tout au long de son parcours, la jeune Kim a observé avec admiration sa mère donner tout ce qu’elle avait pour aider les autres dans le besoin. Il ne lui a pas fallu longtemps pour réaliser qu’aider les autres faisait partie de son propre ADN. Kim demandait souvent à accompagner sa mère au travail afin qu’elle puisse aider à nourrir et à laver les visages des personnes âgées.

Au fil des ans, cet esprit nourricier ne s’est jamais estompé. Il n’a fait que se renforcer.

En fait, au début de l’année 2020, alors que Kim était dans la meilleure forme de sa vie et s’apprêtait à faire une attaque massive, la pandémie de COVID-19 est arrivée à nos portes et a mis un terme brutal à tous les efforts qu’elle avait déployés pour atteindre ses objectifs.

Mais Kim a refusé de rester inactive et de s’apitoyer sur son sort. Infirmière de formation, elle s’est retroussé les manches et a envoyé son curriculum vitæ à plusieurs établissements de soins de longue durée de la région de Montréal. En peu de temps, elle s’est rendue d’une zone chaude à l’autre, répondant à l’appel pour aider les personnes les plus vulnérables de la communauté.

Isolées de leurs proches, nombre d’entre elles étaient sur le point de rendre leur dernier souffle, seules et effrayées par l’incertitude du monde qui les entourait. Kim leur parlait, leur tenait la main, leur posait des questions sur leur famille et leurs souvenirs, les traitant avec la dignité et le respect qu’elles méritaient.

La boucle est bouclée pour cette petite fille qui avait l’habitude de suivre sa mère avec amour.

« Ces trois mois ont changé ma vie », dit-elle à propos des efforts qui lui ont valu le prix Pat Tillman, pour ses services rendus, lors des ESPY Awards de 2020. « J’ai tellement grandi. Nous parlons de résilience, mais ces personnes m’ont vraiment montré ce qu’était la résilience. »

En fin de compte, cette expérience éprouvante a été ponctuée par les paroles d’un homme en particulier qu’elle avait eu l’occasion de connaître au cours de plusieurs visites avant qu’il n’entame ses
derniers instants.

Il m’a dit : « Si tu es fâchée avec quelqu’un, parle-lui et règle le problème avant qu’il ne soit trop tard », raconte Kim, expliquant comment l’homme était en désaccord avec son fils. « Il n’a pas eu le temps de lui dire qu’il l’aimait. Cela m’a fait comprendre que la chose la plus importante dans la vie est d’être avec les personnes que l’on aime le plus. »

Avec un esprit de compétition féroce et une touche humaine attentionnée, Kim Clavel incarne ce que signifie être une grande athlète, et une personne encore plus remarquable. 

C’est un véritable coup de maître.  

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The DNA of a champion

How life and love taught the Quebec boxer to always stay on her feet

Kim Clavel stood at her grandmother Irène’s hospital bedside this past May, feeling helpless at the thought of having to say goodbye if urgent, open-heart surgery didn’t go as planned. 

It was an emotion the accomplished 32-year-old boxer wasn’t accustomed to. She’d made a career of being prepared for everything life and opponents would throw at her, but she simply wasn’t ready for the potential knockout blow of losing her best friend.

“We hugged her, not knowing if she’d come back,” recalls Clavel of the moments before surgery. “Her arteries were 99 per cent blocked and the doctor said she was like a ticking time bomb, able to die at any moment.”

But resilience runs deep in the family bloodlines. After a successful operation and 10-day recovery in hospital, the 85-year-old was back on her feet and by her beloved granddaughter’s side, ready to cheer her on again.

“I just took her for breakfast the other day, then to Giant Tiger, Rona, and Canadian Tire,” laughs Clavel, who loves even the most mundane of activities with her Mamie. She even has a special playlist for their car rides together, featuring music from the 1940s to conjure up memories of happy times.

They’ll also often share stories of Clavel’s grandfather Georges, a devoted husband to Irène for 68 years, before sadly passing away in 2021.

“She’s so strong,” Clavel says, tears welling up in her eyes. “We have such a beautiful time together, and she’s sincerely the most important person in my life.”

Truth be told, Irène doesn’t love her granddaughter’s pugilistic career choice. But that doesn’t stop her tradition of texting boxing glove emojis more than a week before every fight. First with ten, counting all the way down to fight night. She buys every pay-per-view and clips every newspaper and magazine article. Irène is not only her rock, she’s also her biggest fan.

Luckily, Clavel has always had some great people in her corner, giving her the strength to overcome even the most challenging obstacles in her path. And there have been more than a few on her road to becoming one of the most gifted boxers in her class.

“I’ve had hard times,” says Clavel. “I lost my title. I’ve been sick. I had a lot of fights postponed. I had a big accident with my hand while I was with the national team when the doctor said I couldn’t fight anymore. But my life is about perseverance.”

When Clavel lost her first career fight this past January, a 10-round unanimous decision to Yesica Nery Plata in their unification bout, she went to a dark place.

“I had a really hard time after that loss,” she admits. “I felt so empty inside and wasn’t sure if I still had the same passion as before.”

But after looking deep within, she saw the embers of resilience still glowing. Knocked down but never out, Clavel got back to training and willed herself to win the WBC International light flyweight title at Laval’s Place Bell in May. Defeating a very tough Mexican opponent in Naomi Arellana Reyes by unanimous decision was just what she needed. 

Now, the hope is to ramp up to a championship bout sometime in the fall, possibly September or October. Her camp, which includes coach Danielle Bouchard and manager Stéphan Larouche, wants to capitalize on her recent triumph and expects to meet soon with promoter Yvon Michel of Groupe Yvon Michel (GYM).

“At 32, you don’t want to take your time. You want it right away,” she admits. “I still have that fire burning inside. I can be a world champion again.”

That’s music to the ears of everyone who has played a part in Clavel’s journey to the top. 

“My first coach, Michel Morin, was the first one that believed in me,” says Clavel of her former mentor from Joliette, where she spent a decade of her youth before moving to Montreal. “He taught me everything he knew, and I’ll never forget it. That was so important, but I needed more to become more.”

Once in Montreal, her eyes opened wide at the sight of what training, fitness and nutrition, were really like at the big-city level. That’s when the aforementioned Bouchard and Larouche entered the picture. Clavel also began to train at the same gym as legendary fighter Lucian Bute, which completely changed her mindset.

“I’d never seen anyone train so hard in the gym,” she says. “He talked to everyone and helped us. I wanted to follow in his footsteps. He was my first role model.”

Little did Clavel know that, like Bute, she would also become a role model to many. It was a status she initially resisted, admitting she felt like an imposter at first, uncomfortable with the notion of being held in that regard.

Fans would often write to her on social media, telling her how inspirational she was or how their daughters loved her. With time, she not only learned to accept the role, but embrace it as well.

“The one moment that opened my eyes was a father who sent me a photo of his daughter sleeping. The picture on her wall… was me. I had tears,” says Clavel. “I knew I had to be a good person, not only inside the ring, but outside of the ring too, because young eyes were looking at me.”

Now it was personal, because she understood the importance of having someone to look up to as a young girl, especially during the tougher times.

“My mother [Linda] was alone,” says Clavel, who would see her father every second weekend. “She struggled a lot. That was hard. She didn’t have a lot of money and had to work so much, so we moved a lot.”

Linda was, and still is, a devoted healthcare worker tasked with caring for elderly Alzheimer’s patients. During those early years, they would hop from town to town, from Saint-Calixte to Saint-Charles-Borromée and everywhere in between, never giving up and following the opportunities as they came.

Throughout the journey, young Kim watched in awe as her mother gave everything of herself to help others in need. And it didn’t take long for her to realize that helping others was part of her own DNA. Clavel would often ask to go to work with her mother, so that she could help feed and wash the faces of those elderly residents.

Over the years, that nurturing spirit never faded. It only got brighter.

In fact, in early 2020, while Clavel was in the best shape of her life and poised for a massive bout, the COVID-19 pandemic arrived at our doorsteps. It put an abrupt halt to everything she’d been working toward.

But Clavel refused to sit idle and feel sorry for herself. As a trained nurse, she rolled up her sleeves and sent out her résumé to several Montreal-area long-term care facilities. Before long, she was going from hot zone to hot zone, answering the call to help the community’s most vulnerable individuals.

Isolated from their loved ones, many of them were on their last breath, alone and afraid in the uncertainty of the world around them. Clavel would talk to them, hold their hands, ask them about their families and their memories, treating them with the dignity and respect they deserved. 

It was all coming full circle for that little girl who used to lovingly tag along with her mum.

“Those three months changed my life,” says Clavel of the efforts that earned her the Pat Tillman Award for Service at the 2020 ESPYS. “I grew so much. We talk about resilience, but those people showed me what resilience truly is.”

In the end, the harrowing experience was punctuated by the words of one man in particular, who she’d had the opportunity to get to know over several visits before he entered his final moments. 

“He said, ‘If you have someone that you’re upset with, talk to them and fix the problem before it's too late’,” recounts Clavel, explaining how the man had been at odds with his son. “He didn’t have time to tell him that he loved him. It made me realize that the most important thing in life is to be with the people you love the most.”

With a fiercely competitive spirit and thoughtful human touch, Kim Clavel embodies what it means to be a great athlete, but an even better person. 

That’s one heck of a one-two punch.  

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Shaun McMahon

Avec 20 ans d'expérience combinée en tant qu'animateur radio, producteur, artiste voix off, journaliste, contributeur télé, agent en communications et rédacteur, les intérêts de Shaun McMahon sont vastes, mais se concentrent sur le sport, la musique, la technologie et la santé. Enfin, sa véritable passion se résume par son amour pour les gens et par sa quête de raconter leurs histoires incroyables.

With 20 years of combined experience as a radio host, producer, voiceover artist, journalist, TV contributor, communications specialist and feature writer, Shaun McMahon’s interests are vast, but often focus on sports, music, technology and healthcare. Ultimately, his true passion boils down to his love for people and the quest to tell their amazing stories. 

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