Une question d’équilibre | Balancing Act

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En ces temps de pandémie, beaucoup d’entre nous ont découvert que la nourriture et les boissons contribuent à apaiser les tensions et à atténuer l’incertitude. Préparer, partager et savourer des choses délicieuses est une excellente façon de prendre soin de soi. Pourtant, des études ont démontré que la surconsommation et la sous-consommation sont toutes deux à la hausse, symptômes de la situation actuelle et de nos relations plutôt complexes avec l’alimentation. C’est pourquoi il faut chercher l’équilibre — une caractéristique essentielle du bien-être et du bon goût.

L’équilibre est particulièrement important lorsqu’il s’agit de la consommation d’alcool. Oui, les principes habituels s’appliquent : une certaine quantité d’alcool aide à gérer le stress, et une légère intoxication est une sensation agréable; parallèlement, en abuser peut aggraver la dépression et provoquer de nombreuses formes de maladie. Mais dans un sens moins physiologique et plus culturel, l’équilibre de la boisson elle-même est également important.

L’une des raisons pour lesquelles nous aimons le vin, la bière et les cocktails réside dans l’équilibre de leur goût, de leur texture et de leur arôme. La relation entre l’alcool, l’amertume, l’acidité et la douceur est généralement ce qui crée l’attrait des boissons alcoolisées. Pour le vin, les goûts amers proviennent des tanins (des composés semblables à ceux du thé noir), qui compensent les odeurs et les saveurs fruitées, les sucres résiduels et les diverses formes d’acide (lactique, malique, butyrique, et autres). Tout cela forme une belle dynamique gustative que les consommateurs apprécient.

C’est également le cas pour les cocktails, dans lesquels la force de l’alcool de base est équilibrée avec des spiritueux, des préparations, des garnitures et des bitters (liqueur amère). Un cocktail « ordinaire » peut souvent être amélioré avec quelques gouttes de bitter, que ce soit d’une marque classique, comme Angostura ou Peychaud’s, ou artisanale. Vous pouvez même les faire à la maison, ils sont à la fois amusants et agréables à fabriquer, à condition de faire quelques recherches sur les effets physiques des différents agents amers.

En ces mois de confusion et de confinement, il peut être tout aussi important de faire des cocktails à la maison pour ajouter de la profondeur et de l’intrigue à votre consommation nocturne. Réussir un cocktail complexe augmente la satisfaction sans pour autant vous faire tomber dans l’excès. Le rituel lui-même apporte également un peu de piquant : mise en scène de bar, assemblage des appareils, secouer, remuer, garnir et servir. Puis, vous sirotez un Manhattan, un Vesper ou un Side Car — avec des noix ou des petits canapés — aaahhh. Que l’on soit seul ou en compagnie d’un être cher, l’heure de l’apéro peut aider à rééquilibrer une journée autrement difficile.

Il faut accorder de l’attention à tous les aspects de la vie : le bien-être psychologique et corporel, la consommation et la retenue, l’art de prendre soin de soi et de se faire plaisir. Il en va de même pour la nourriture et les boissons. Nous devons apporter une attention mentale et émotionnelle à ce que nous préparons et éprouver du plaisir physique et affectif lorsque nous consommons. Déguster un cocktail, avec ses multiples saveurs, ses origines historiques et sa signification culturelle, est un bon moyen d’y parvenir. Avec une dose de sucré et d’acide, une touche d’amertume et d’émerveillement, il est possible d’obtenir un certain équilibre.

When it comes to living through a pandemic, many of us have discovered that food and drink help ease tensions and mitigate uncertainty. Making, sharing, and filling ourselves up with delicious things are all useful forms of self-care. Yet reports have shown that both overconsumption and underconsumption are on the rise, symptoms of the current situation and our rather complex relationships with eating. For these reasons and others, it is useful to work towards creating balance — a central characteristic of both well-being and good taste.

Balance is particularly important when it comes to the consumption of alcohol. Yes, the standard ideas apply: Some amount of drinking helps deal with stress, and mild intoxication is a pleasant sensation; at the same time, overdoing it can exacerbate depression and contribute to many other forms of illness. But in a less-physiological, more-cultural sense, the equilibrium of the drink itself is also important.

One of the reasons we like wine and beer and cocktails is because of their balance of tastes, textures, and aromas. The relationship among alcohol, bitterness, acidity, and sweetness is generally what creates the appeal in our boozy beverages. In wine, bitter tastes come from tannins (compounds like those in black tea), which offset the fruity smells and flavours, residual sugars, and various forms of acid (lactic, malic, butyric, and others). Together, it all forms a set of gustatory dynamics that drinkers appreciate.

The same is true for cocktails, in which the strength of the base alcohol is balanced with other spirits, mixes, garnishes, and bitters. Indeed, a so-so drink can often be improved with a few drops of cocktail bitters — whether it’s a classic brand like Angostura or Peychaud’s, one of the plethora of new craft bitters, or an infusion that you’ve made yourself. (Homemade bitters are both fun and satisfying to make, provided you do a little research into the physical effects of the different bittering agents.)

Perhaps equally important, in these confusing and house-bound months, is that making cocktails at home can be a way to add depth and intrigue to your evening consumption. A complex drink raises satisfaction without overindulging. The ritual itself also brings a bit of a buzz: staging the bar area, assembling your apparatus, conducting the rituals of measuring and pouring, shaking and stirring, garnishing and serving. Then, to slowly sip a Manhattan, Vesper, or Side Car — perhaps with a bowl of nuts or a sampling of canapés — aaahhh. Alone or with someone you love, the cocktail hour can help re-calibrate an otherwise screwy day.

All things need attention in our lives: psychological and corporeal well-being, consumption and restraint, self-care and self-indulgence. The same is true of our food and drink. We need to put mental and emotional care into making, as well as take physical and affective pleasure from consuming. A cocktail, with its layers of taste, historical origins, and cultural significance, is a fine way to do this. A measure of sweet and sour, a dash of bitter and bewildering, and a bit of balance can be achieved.  

David Szanto, PhD

David Szanto est un chercheur alimentaire montréalais, auteur et collaborateur de longue date de ce magazine. En 2015, il a obtenu un doctorat en gastronomie à l’Université de Concordia, le tout premier en son genre. 

David Szanto is a Montreal-based food researcher, consultant and long-time contributor to this magazine. In 2015, he earned a PhD in gastronomy from Concordia University, the first of its kind. 

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