Louise Penny
PHOTO: MAUDE CHAUVIN
L’autrice acclamée sur les chapitres à venir
Apercevoir Louise Penny dans une foule, c’est reconnaître une bibliothécaire élégante aux cheveux argentés. Ou peut-être une professeure de littérature classique bien habillée. Une anthropologue? Peu importe. Il est impossible d’imaginer que cette charmante dame, avec ses lunettes, sa tenue sobre et son sourire chaleureux, puisse être en train de comploter un meurtre.
Pourtant, elle est assise devant son clavier d’ordinateur, avec des visions de traumatismes violents, d’empoisonnement, d’électrocution et de chutes « accidentelles » qui lui trottent dans la tête. Elle a bien sûr une excellente explication : elle est écrivaine de romans policiers.
« Mes livres sont sans aucun doute des romans policiers », affirme
Mme Penny. « Ils traitent des répercussions d’un crime, du pourquoi, et beaucoup moins désormais du comment. » Oui. Pourquoi quelqu’un commettrait-il un meurtre? Comment un être humain pourrait-il enlever la vie à un autre? C’est un mystère pour la plupart d’entre nous. Un mystère que nous aimerions tous percer.
« Je pense que nous aimons tous les énigmes, dit-elle. Quelque chose à quoi nous mesurer. Dans un roman policier, avec un peu de chance, vous avez semé suffisamment d’indices pour que le lecteur, lorsqu’il relit le livre, puisse se dire : “Ah, c’est donc ça que ça voulait dire” ou “c’est pour ça qu’il portait ça” ».
Le mont Rushmore de son milieu
Au cours des 25 dernières années, Louise Penny a écrit et publié 22 livres, soit près d’un livre par an. Mais ce n’est pas sa prolificité qui impressionne le plus. Son travail lui a valu une place parmi les plus grands auteurs de romans policiers. Oui, elle côtoie désormais Agatha Christie, PD James et Sir Arthur Conan Doyle.
Non seulement elle est l’une des autrices les plus appréciées dans le milieu moderne des romans policiers et des romans à énigmes (les 18 millions d’exemplaires vendus dans plusieurs langues en sont la preuve), mais elle a également réussi à créer une série captivante (« Three Pines ») qui met en scène de nombreux thèmes, décors et personnages récurrents. Aucun n’est plus apprécié que l’inspecteur en chef Armand Gamache.
Gamache fait sans aucun doute partie du panthéon des grands détectives et personnages littéraires. Pensez à Hercule Poirot de Christie (Belge moustachu connu pour sa logique méticuleuse, sa psychologie et son obsession de l’ordre), Adam Dalgliesh de James (détective de Scotland Yard et poète qui combinait introspection littéraire et procédure policière) et Sherlock Holmes de Doyle (détective consultant basé à Londres, célèbre pour sa pipe, son raisonnement déductif et son sens aigu de l’observation).
Depuis maintenant un quart de siècle, Gamache résout des crimes et rend justice aux habitants de Three Pines et des environs. Il était déjà présent dans le premier roman de la série, En plein cœur. Et il est également présent dans Le loup noir, le dernier opus de Mme Penny, publié en octobre dernier et acclamé par la critique. Ce roman a également occupé la première place du classement des meilleures ventes du New York Times pendant plusieurs semaines. Une grande partie de ce succès est due à la popularité du protagoniste.
Inspecteur en chef de la moralité
« Ce que j’aime chez Armand, c’est qu’il est reconnaissable en tant qu’être humain, explique Mme Penny. L’un de ses attraits réside dans le fait que les gens savent qu’il n’est pas surhumain. Il pourrait être leur père, leur patron, leur mari ou leur frère. Il n’est pas parfait, mais c’est un homme honnête. Et je pense qu’il y a beaucoup plus de gens honnêtes dans ce monde que ce que reflète la littérature. »
Il ne fait aucun doute, même après avoir lu un seul de ses livres, que l’inspecteur en chef Armand Gamache est le pilier moral et émotionnel de la série. Réfléchi, patient et profondément attaché à ses principes, Gamache dirige la division des homicides de la Sûreté du Québec. Contrairement à ses collègues plus cyniques et endurcis, Gamache croit en la gentillesse, le courage et la rédemption.
C’est cette compassion qui le met souvent en conflit avec une hiérarchie policière corrompue. Connu pour citer des poèmes, des phrases philosophiques et pour sa devise « La bonté existe », ce n’est pas un hasard s’il ressemble au défunt mari de Mme Penny, Michael Whitehead, médecin et ancien chef du service d’hématologie à l’Hôpital de Montréal pour enfants.
Amour de la vie, vie d’amour
Le Dr Whitehead et Louise Penny ont été ensemble pendant 22 ans et mariés pendant 20 ans. Sur les pages de son site officiel, Mme Penny avoue l’évidence : « Michael a été l’inspiration pour Armand Gamache. Gentil, attentionné, généreux, un homme courageux et intègre, qui aimait et acceptait l’amour. »
Malheureusement, le bon docteur a développé la démence et est décédé chez lui en 2016. « Les conversations que Michael et moi avions pendant le souper au sujet des poisons et de la façon dont on pourrait poignarder quelqu’un avec une certaine arme m’ont aidée [dans mon écriture], et le fait qu’il était médecin était parfait », dit-elle aujourd’hui en riant.
Les encouragements du Dr Whitehead ont joué un rôle déterminant dans la décision de Mme Penny de se consacrer entièrement à l’écriture de romans. Elle a commencé sa carrière comme journaliste, travaillant pour la radio CBC pendant près de deux décennies avant de se lancer dans l’écriture de romans. Une chance pour nous, lecteurs, et pour les victimes de crimes à Three Pines et ailleurs.
Au fil de son enquête, Gamache découvre les sombres secrets de Three Pines, un village librement inspiré de Knowlton, au Québec, dans les Cantons-de-l’Est où réside Mme Penny. En effet, Three Pines est plus qu’une simple toile de fond pour ses romans, c’est l’un des personnages principaux.
Le décor devient un personnage à part entière
« Mes personnages sont profondément ancrés ici, explique Mme Penny. Ils reflètent fièrement le Canada, le Québec que je connais et les Cantons-de-l’Est que j’aime. C’est ici que je me sens chez moi, et c’est ce dont je parle dans mes écrits. Mais en réalité, ils parlent de chez soi, d’appartenance, de notre besoin de compagnie. Et c’est ce que j’ai trouvé ici. Je reviendrai toujours ici. »
Chaque livre allie confort douillet et profondeur psychologique, offrant à la fois les plaisirs de la vie dans une petite ville et le frisson de l’obscurité morale. Three Pines incarne la chaleur, l’appartenance et la communauté, mais sert également de miroir à la fragilité humaine et à la complexité morale. D’autres décors incluent Montréal et, parfois, d’autres régions du Québec et d’Europe à mesure que la série s’étend.
« Je ne me souviens pas avoir jamais pensé : “Je devrais peut-être situer l’action dans le Vermont”, qui se trouve à 30 km au sud. Est-ce que ça va vraiment changer quelque chose? », demande-t-elle, de manière rhétorique. « Eh bien, il y a une énorme différence entre le Vermont et le Québec, entre les États-Unis et le Canada, même si géographiquement, ils peuvent sembler identiques.
« De plus, je ne voulais pas! Ces [livres] sont des lettres d’amour. C’est ce dont je voulais parler. Et je n’étais pas obligée d’écrire. J’écris pour le plaisir, pour le bonheur que cela me procure. Et pour parler de chez moi. Situer ces livres ailleurs que chez moi, cela n’aurait tout simplement pas fonctionné. »
Connaître les Cantons
Et ce que Mme Penny et ses lecteurs recherchent se retrouve chez les personnes qui travaillent chez Livres Lac-Brome, une librairie indépendante familiale située à Knowlton. « Mes merveilleux amis Danny et Lucy, qui possèdent et gèrent la librairie, ont une grande carte du monde. Et les personnes qui viennent spécialement pour les livres Three Pines peuvent choisir un drapeau et le mettre sur leur lieu d’origine. Et cela couvre pratiquement le monde entier. C’est étonnant. C’est merveilleux. »
La « Three Pines mania » est bien réelle, et Mme Penny en est ravie. « J’ai développé une relation très intime avec mes admirateurs. Je pense que nous avons beaucoup en commun. Et je pense que cela contribue à créer un sentiment de communauté, dit-elle. Et cela ne serait pas possible si je n’étais pas moi-même un peu vulnérable et assez généreuse en ce qui concerne ma vie personnelle. Mais il y a une limite. Eh oui, c’est la vie privée. Bien sûr. Au fil du temps, nous avons formé une communauté qui est plus que virtuelle. Quand des choses difficiles arrivent, les gens sont là et cela a une réelle importance. »
Des choses terribles se produisent, en particulier dans les romans de Mme Penny. Inévitablement, quelqu’un doit mourir pour que l’inspecteur Gamache puisse se mettre au travail. Des choses terribles se produisent chaque jour dans le monde réel. La plupart du temps, nous n’avons aucun contrôle sur elles. Et parfois, nous pouvons choisir d’utiliser notre plateforme pour protester contre ces choses terribles.
Mme Penny proteste
Mme Penny n’aurait jamais pensé participer à une manifestation, du moins pas à titre professionnel. Mais lorsque Donald Trump a été réélu l’année dernière, il s’est immédiatement lancé dans une tirade étrange et virulente contre la souveraineté du Canada, menaçant d’annexer le pays et d’en faire le 51e État américain. Quelle a été la réaction de Mme Penny?
Pour la première fois en 20 ans, Louise Penny n’a pas fait de tournée aux États-Unis après la sortie de son roman. Elle a toutefois fait une exception : la bibliothèque et salle d’opéra Haskell, située à la frontière entre le Vermont et le Québec.
Sur scène, elle s’est entretenue avec Martha Teichner, correspondante de la chaîne CBS. Elles ont bien sûr parlé du nouveau livre de Mme Penny, Le loup noir, mais la conversation a rapidement dérivé vers l’éléphant orange dans la pièce, une pièce remplie de 400 admirateurs, pour la plupart américains.
« Je ne pense pas qu’il existe un pays qui a été envahi, ou des peuples qui ont été rassemblés, ou des individus qui ont été pris pour cible, qui n’ont pas pensé : “À quel moment aurions-nous pu nous lever et dire quelque chose?” », a déclaré Mme Penny, selon le Vermont Public, un média local couvrant l’événement. « C’est mon moment. »
Riposter
Mme Penny a déclaré que l’une des questions posées dans son livre est la suivante : « Que se passerait-il si certains éléments décidaient que le Canada devrait devenir le 51e État des États-Unis? » Lorsqu’elle a écrit ce livre, elle s’est demandé si elle était allée trop loin. Aujourd’hui, elle se demande si elle est allée assez loin. « Ce livre a été écrit un an avant que tout cela n’arrive ⎯ avant l’élection de Trump, avant toute la débâcle du 51e État, avant toute cette attaque contre la bibliothèque », a-t-elle déclaré.
Pendant 121 ans, les Canadiens ont pu entrer dans le bâtiment par la porte située à Derby Line, VT, sans avoir à passer par la douane. Une récente directive des douanes et de la protection des frontières américaines exige désormais que les citoyens canadiens entrent par le territoire canadien.
La bibliothèque Haskell a collecté des fonds afin de rénover l’entrée arrière pour la rendre accessible aux fauteuils roulants et de construire un nouveau trottoir et un nouveau stationnement. Une partie des recettes générées par l’événement organisé par Mme Penny sera reversée afin de contribuer à financer les travaux de rénovation de l’entrée réservée aux Canadiens. L’autrice versera une somme équivalant à celle récoltée.
L’unité l’emporte sur les positions géopolitiques
Selon Vermont Public, les Américains se sont montrés compréhensifs. Cathy Byrne et Robert Casale ont traversé les États-Unis en voiture depuis leur ville natale d’Anacortes, dans l’État de Washington, pour assister à l’événement. Tous deux sont de grands admirateurs de Louise Penny et ont été séduits par le symbolisme de la voir s’exprimer à la bibliothèque Haskell. « Je pense que c’est vraiment formidable de soutenir l’unité entre le Canada et les États-Unis », a déclaré Mme Byrne.
De retour chez elle, Mme Penny affirme que les lecteurs canadiens la soutiennent. « Les lecteurs américains, dans leur grande majorité, sont compréhensifs et très encourageants. Il y a évidemment eu quelques réactions négatives, dit-elle. On ne peut pas adopter cette position et tenir les propos que j’ai tenus sans s’attendre à ce que certaines personnes s’en offusquent. C’est normal. Chacun a droit à son opinion.
« S’ils ne veulent plus acheter mes livres et qu’ils me critiquent sur les réseaux sociaux, c’est normal (rires), ça ne me dérange pas. Il serait naïf de ma part de penser qu’il n’y aura pas de réactions négatives, mais elles ont été très rares », dit-elle en riant de bon cœur.
Le cadre non négociable d’une série
L’idée qu’un auteur écrive sur les Canadiens dans un contexte canadien semble être un bon moyen de mettre fin à sa carrière d’écrivain avant même qu’elle ne commence. Il existe toutefois deux exceptions à cette règle : les brillants romans de Mordecai Richler qui se déroulent à Montréal et dans ses environs, The Apprenticeship of Duddy Kravitz et Barney’s Version.
« Lorsque j’ai essayé de vendre mon premier livre, tout le monde l’a refusé, explique Mme Penny. Et quand je dis refusé, je ne suis même pas sûre que quelqu’un l’ait lu. Il n’y a eu que du silence. Mais les commentaires que j’ai reçus indiquaient que personne ne serait intéressé par un roman policier se déroulant au Canada. Et cela venait d’éditeurs canadiens! »
Les lecteurs du monde entier se sont exprimés. Des intrigues divertissantes et des thèmes universels importent davantage que le pays qui sert de toile de fond à l’histoire. « Si ma carrière prenait fin demain, je continuerais à écrire ces livres juste pour le plaisir, déclare Mme Penny. Je n’ai pas encore brûlé mes dernières cartouches. C’est toujours dans mon avenir, j’en suis sûre, dit-elle en riant. Le défi consiste à ne pas écrire sans cesse le même livre et à ne pas tomber dans la routine, ce qui signerait la mort de toute série. »
Esprit, corps, âme
Three Pines continuera d’exister, qu’il y ait ou non 20 autres recoins. La seule mort est la fin malheureuse et inévitable que connaissent bon nombre de ses personnages. Quant à sa propre mortalité, Mme Penny est en pleine forme, tant physiquement que mentalement. Elle n’a pas le choix. La vie d’un écrivain est généralement sédentaire, entre le temps passé assis à son bureau à taper à l’ordinateur, à effectuer des recherches, à envoyer des courriels à ses admirateurs, à ses éditeurs, etc. « Écrire pour gagner sa vie est un travail sédentaire, dit-elle. Je reste assise ici pendant des heures chaque jour. Et franchement, je suis quelqu’un d’assez sédentaire. Je n’aime pas beaucoup bouger, alors je dois m’inscrire pour suivre un entraînement personnel ou je ne sais quoi. »
« Je pense que mon objectif, que je n’atteins pas toujours, est le modèle grec qui allie l’esprit, le corps et l’âme. Une bonne journée serait tout cela : m’assurer de rester en contact avec mes amis et les gens en général, car je suis introvertie. L’écriture contribue à cela. Je dois donc m’assurer de rester en contact avec les gens, car c’est très important pour ma santé mentale. »
Un esprit, un corps et une âme bien huilés qui travaillent en harmonie signifient que les admirateurs du monde entier peuvent compter sur davantage de mystères à résoudre pour l’inspecteur Gamache dans les années à venir. C’est une bonne nouvelle pour tout le monde, et pas seulement pour les admirateurs de Mme Penny. Nous avons besoin de plus de héros dans le monde, fictifs ou non, surtout s’ils incarnent les vertus dont nous avons besoin, telles que la gentillesse et le courage.
« J’ai une affiche avec les derniers mots du poète Seamus Heaney. Sur son lit de mort, il a dit à sa femme, en latin : Noli timere, ou “n’aie pas peur”. Chaque jour, je me répète cela, explique Mme Penny. Quand je commence à écrire, je me dis : “N’aie pas peur, continue à aller de l’avant, continue à prendre des risques.” J’ai découvert qu’en vieillissant, il ne s’agit pas d’avoir moins peur, mais d’avoir plus de courage. C’est ce que je continue à viser. »
Beloved bestselling author on the chapters still to come
To spot Louise Penny in a crowd is to notice an elegant, silver-haired librarian. Or maybe she’s a put-together professor of classic literature. Anthropologist? Whatever. There’s no way you’d ever think this lovely lady wearing glasses, an understated outfit, and a heartwarming smile is plotting murder
But there she sits, at her computer keyboard, with visions of blunt-force trauma, poison, electrocution, and “accidental” falls dancing in her head. She has a perfectly good explanation for that, of course. She’s a crime writer.
“My books are absolutely crime novels,” says Ms. Penny. “They’re about the repercussions of a crime, about the why, and much less now about the how.” Yes. Why would someone commit murder? How could a human being take the life from another? It’s a mystery to most. A mystery we all love to take a crack at.
“I guess we all like a puzzle,” she says. “Something to pit ourselves against. In a mystery, with any luck, you’ve seeded enough clues so that the reader, when they go back to reread the book, they can say, ‘Ah, that’s what that meant,’ or ‘that’s why he wore that.’”
Mount Rushmore of her milieu
Over the last 25 years, Louise Penny has written and published 22 books. That’s nearly a book a year. Being prolific isn’t the most impressive part. Her work has carved out a place for her face on the Mount Rushmore of crime writers. Yes, she’s up there with Agatha Christie, PD James, and Sir Arthur Conan Doyle.
Not only is she one of the most beloved writers in the modern, murder-mystery, whodunit milieu (18 million books sold in multiple languages is the proof you might need), but she’s also managed to create a gripping series (“Three Pines”) that showcases many recurring themes, settings, and characters. None more beloved than Chief Inspector Armand Gamache.
Gamache is certainly among the pantheon of great literary detectives and characters. Think Christie’s Hercules Poirot (mustachioed Belgian known for meticulous logic, psychology, and obsession with order), James’s Adam Dalgliesh (Scotland Yard detective and poet who combined literary introspection with police procedure) and Doyle’s Sherlock Holmes (London-based consulting detective famous for his pipe-smoking, deductive reasoning, and keen observation).
Gamache has solved crimes and done right by the people of Three Pines and beyond for a quarter century now. He was there in the first novel in the series, Still Life. And he’s there in The Black Wolf, Ms. Penny’s most recent installment, which was published this past October to rave reviews. It also sat atop the New York Times Bestseller List for several weeks. Much of that success is due to the protagonist’s popularity.
Chief inspector of morality
“What I love about Armand is that he is recognizable as a human being,” says Ms. Penny. “One of the attractions is that people know he is not superhuman. He could be their father or their boss or their husband or their brother. He’s not perfect, but he’s a decent man. And I think that there are far more decent people in this world than are reflected in literature.”
There’s no doubt, even after reading just one of her books, that Chief Inspector Armand Gamache is the moral and emotional core of the series. Thoughtful, patient, and deeply principled, Gamache leads the Sûreté du Québec’s homicide division. Unlike his more cynical, hardened colleagues, Gamache believes in kindness, courage, and redemption.
It is that compassion that often brings him into conflict with a corrupt police hierarchy. Known for quoting poetry, philosophy, and for his guiding motto, “Goodness exists,” it’s no accident that he resembles Ms. Penny’s late husband, Michael Whitehead, a physician and former head of hematology at the Montreal Children’s Hospital.
Love of life, life of love
Dr. Whitehead and Louise Penny were together for 22 years and married for 20. On the pages of her official website, Ms. Penny confesses the obvious: “Michael was the inspiration for Armand Gamache. Kindly, thoughtful, generous, a man of courage and integrity, who both loved and accepted love.”
Sadly, the good doctor developed dementia and passed away at home in 2016. “The conversations Michael and I used to have over dinner about poisons and how could you stab someone with a certain weapon helped [with my writing], and the fact he was a doctor was perfect,” she says now, with a laugh.
Dr. Whitehead’s encouragement was pivotal in Ms. Penny’s decision to pursue fiction full-time. She began as a journalist, working for CBC radio for nearly two decades before taking the plunge into fiction as her career. Lucky for us, the readers. And lucky for the victims of crime in Three Pines and beyond.
As Gamache works, he excavates dark secrets of Three Pines, a village that is loosely based on Knowlton, QC, the part of the Eastern Townships Ms. Penny calls home. Indeed, Three Pines is more than just the backdrop for her novels, it is one of the main characters.
Setting becomes its own character
“My characters are so firmly set here,” says Ms. Penny. “They are proudly a reflection of Canada and of the Quebec that I know and of the Eastern Townships I love. This is home, and that’s what I write about. But really, they’re about home, about belonging, about our yearning for company. And that’s what I found here. And I will always come back here.”
Each book balances cozy comfort and psychological depth, offering both the pleasures of small-town life and the chill of moral darkness. Three Pines embodies warmth, belonging, and community, but also serves as a mirror for human frailty and moral complexity. Other settings include Montreal and occasionally other parts of Quebec and Europe as the series expands.
“I can’t ever remember thinking, ‘maybe I should set it in Vermont,’ which is 30 kilometers south. How big a difference will it make?” She asks, rhetorically. “Well, there’s a huge difference between Vermont and Quebec, between the United States and Canada, as much as they geographically might look the same.
“Besides, I didn’t want to! These [books] are love letters. This is what I wanted to write about. And I didn’t have to write. I write for the joy of it, for the pleasure of it. And to write about home. To set these books not at home, it just simply wouldn’t work.”
Knowing Knowlton
And what Ms. Penny and her readers want is embodied in the people behind Brome Lake Books, a family-run independent bookstore located in Knowlton. “My wonderful friends, Danny and Lucy, who own and run the bookstore, have a big map of the world out. And people who come specifically for the Three Pines books are given a chance to choose a flag pin, and they put it in where they come from. And it covers practically the whole world. It’s astonishing. It’s wonderful.”
Three Pines mania is very much a thing, and Ms. Penny is thrilled. “It’s been very intimate with my fans. I think we have a lot in common. And I think that adds to a sense of forming a community,” she says. “And it wouldn’t be possible if I wasn’t slightly vulnerable as well and somewhat generous with my personal life. But there is a line. And yeah, it’s the private. Of course. Over time we have actually formed a community that is more than virtual. When bad things happen, people are there and it’s actually meaningful.”
Bad things happen, especially in Ms. Penny’s novels. Inevitably, someone must meet their demise in order for Inspector Gamache to get to work. Bad things happen in the real world every day. Most of the time, we have no control over them. And sometimes, we can choose to use our platform and protest against those bad things.
Ms. Penny protests
Protest is something Ms. Penny never thought she’d get involved in, not professionally at least. But when Donald Trump was re-elected last year, he immediately began a weird, wild tirade against Canada’s sovereignty, threatening to annex the nation and make it America’s 51st state. Ms. Penny’s response?
For the first time in 20 years, Louise Penny did not tour the U.S. after releasing a novel. She made one exception: the Haskell Free Library and Opera House, which famously sits on the border between Vermont and Quebec.
Onstage, she spoke with CBS correspondent Martha Teichner. They covered Ms. Penny’s new book, The Black Wolf, of course, but talk quickly turned to the orange elephant in the room, a room filled with 400 adoring fans, most of whom were American.
“I don’t think there is a country that has been invaded, or peoples that have been rounded up, or individuals who have been targeted, who haven’t thought: ‘When was that moment we could’ve stood up and said something?’” Ms. Penny said, according to the Vermont Public, a local media organization covering the event. “This is my moment.”
Fighting back
Ms. Penny said one of the questions her book asks is, “What happens when certain elements decide Canada should be the 51st state of the United States?” When she wrote the book, she wondered if she’d gone too far. Now, she wonders if she went far enough. “This book was written a year before any of this happened — before Trump was elected, before the whole 51st state debacle, before this whole attack on the library,” she said.
For 121 years, Canadians were able to enter the building through the door in Derby Line, VT, without having to go through customs. A recent U.S. Customs and Border Protection directive requires that Canadian citizens enter through Canadian soil.
The Haskell has been raising funds to update the back entrance to be wheelchair accessible, and to build a new sidewalk and parking lot. A portion of the proceeds from Ms. Penny’s event are to be donated to help offset the costs of updating the Canadian-only entrance. That donation will also be matched by the author.
Unity trumps geopolitical posturing
According to Vermont Public, Americans were understanding. Cathy Byrne and Robert Casale drove across the U.S. from their home city of Anacortes, Washington to attend the event. The two are big fans of Louise Penny and were drawn to the symbolism of seeing her speak at the Haskell. “I think it’s really great to support the unity between Canada and the U.S.,” Byrne said.
Back home, Ms. Penny says Canadian readers have her back. “American readers, for the most part, are apologetic and very supportive. There has been, obviously, some pushback,” she says.
“You can’t take this stand and say the things I’ve said and not expect that some people are going to take exception to it. That’s fair. Everybody has a right to their opinion.
“If they don’t want to buy the books anymore and slag me off on social media, that’s what it’s there for (laughs), that’s okay. It would be naive of me to think that there isn’t going to be some pushback, but there hasn’t been very much,” she says with a hearty laugh.
A series’ non-negotiable setting
As for the business of writing, the idea of an author describing Canadians in a Canadian setting sounds like a good way to end your writing career before it starts. Two quick exceptions to that rule being Mordecai Richler’s brilliant books set in and around Montreal, The Apprenticeship of Duddy Kravitz and Barney’s Version.
“When I tried to sell my first book, it was turned down by everybody,” says Ms. Penny. “And when I say turned down; I’m not even sure anyone read it. There was just silence. But the comments I did get were that nobody would be interested in a crime novel set in Canada. And that was from Canadian publishers!”
Readers of the world have spoken. Entertaining plotlines and universal themes matter more than what country serves as the story’s backdrop. “If my career comes to an end tomorrow, I will still write these books just for the fun of it,” says Ms. Penny. “I haven't jumped the shark yet. It’s still in my future, I’m sure,” she says, laughing that laugh. “The challenge is not to keep writing the same book over and over again and become formulaic, which is the death of any series.”
Mind, body, spirit
Three Pines will live on, whether there’s another 20 books or not. The only death is the unfortunate and inevitable end many of her characters meet. As for her own mortality, Ms. Penny is going strong in both body and mind. She has to. The life of a writer is typically a sedentary one, what with all that sitting at a desk typing away, researching, emailing fans, editors, et cetera. “Writing for a living is a stationary job,” she says. “I sit here for hours in a day. And frankly, I am a fairly stationary person. I don’t like moving a lot, so I have to sign up to get personal training or whatever.”
“I think my goal, and I don’t always achieve it, is the Greek model of mind, body, and spirit. A good day would be all that; making sure I connect with friends and connect with people in general because I’m an introvert. Writing feeds into that. So, I have to make sure that I reach out and be with people because that is so important for mental health.”
A well-oiled mind, body, and spirit working in harmony means fans around the world can depend on more mysteries for Inspector Gamache to solve for years to come. That’s good news for everyone, and not just Ms. Penny’s fans. We need more heroes in the world, fictional or otherwise, especially if they embody virtues we need, virtues like kindness and courage.
“I have the poster with the last words of poet Seamus Heaney. On his deathbed, he said to his wife, in Latin, Noli timere, or ‘be not afraid.’ Every day, I say that to myself,” says Ms. Penny. “When I start writing, it’s ‘be not afraid, keep pushing, keep risking.’ I've found that, as I get older, it’s not about having less fear, it’s about having more courage. That’s what I keep aiming for.”