Denis Villeneuve

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007 raisons pour aimer notre agent pas-si-secret du grand écran

Si vous aimez le cinéma, l’expression culturelle et la réalisation cinématographique proprement dite, il y a de fortes chances que vous appréciiez les premiers films de Denis Villeneuve. Et si vous aimez aller dans les salles de cinéma, avec l’odeur du pop-corn au beurre et le son d’un public qui rit et retient son souffle à l’unisson, alors vous salivez probablement devant l’œuvre hollywoodienne de Denis Villeneuve.

À ce jour, les films de Villeneuve ont rapporté près de 2 milliards de dollars dans le monde entier, principalement grâce à ses « hits ». On peut affirmer sans risque que ces superproductions ont propulsé le genre de la science-fiction à un autre niveau, avec la célèbre série Dune, Blade Runner 2049 et Arrival. Le succès engendre des budgets plus importants, une plus grande liberté d’action et une source inépuisable d’acteurs dans laquelle puiser, qu’il s’agisse de Hugh Jackman, Josh Brolin, Amy Adams, Viola Davis, Ryan Gosling ou Timothée Chalamet. 

Alors, quels sont les secrets de la magie de ses films? Qu’est-ce qui rend son imagination apparemment sans limites et son style aussi reconnaissable et élégant qu’unique? Seul M. Villeneuve le sait vraiment. Et il ne se précipite pas pour lever le voile, du moins, pas tant qu’il est en pleine production du troisième film de la franchise Dune

Mais il est indéniable que le p’tit gars de chez nous vit un moment monumental au cinéma, un « moment » qui dure depuis plus d’une décennie maintenant. Et juste au moment où l’on pensait que sa flamme ne pouvait pas briller plus fort, il a été désigné comme le prochain réalisateur du prochain chapitre de la franchise James Bond. Nous y reviendrons plus tard. Commençons par ses origines modestes, mais significatives.    

Dieu contre l’atome

Né à Gentilly, au Québec, de Jean Villeneuve, notaire, et Nicole Demers, femme au foyer, Denis Villeneuve est l’aîné d’une fratrie de quatre enfants. En grandissant, le jeune Denis pouvait voir deux bâtiments depuis sa maison : l’église et la centrale nucléaire. Cette image est peut-être la clé pour comprendre sa vision et les métaphores qui traversent son œuvre.

Dans une interview accordée à Tom Power pour la CBC, Villeneuve a déclaré que, effectivement, la foi et la science avaient marqué ses jeunes années. « C’était comme devoir choisir entre deux formes de pouvoir : Dieu ou l’atome. » Il a également déclaré qu’il voyait un grand danger dans le mélange de la politique et de la religion ou « l’utilisation de la religion comme une arme, un outil d’oppression ».

Il a très tôt compris que l’écriture pouvait lui permettre de briser ses chaînes, qu’elles soient religieuses, existentielles ou autres. Villeneuve a déclaré au New York Times qu’il adorait travailler avec les mots. « Je suis venu au cinéma par les mots, et au secondaire, j’étais très mauvais en sport et avec les filles, alors mon ami et moi écrivions des scénarios tout le temps. » Il a très tôt compris que le cinéma n’était pas seulement son moyen d’expression, mais aussi son échappatoire. Ses premiers pas vers la liberté l’ont conduit à Montréal, où il a fréquenté l’UQAM.

Montréal façonne l’homme

« Montréal est ma ville natale et on y trouve une belle créativité, que ce soit au théâtre, dans le milieu de la danse ou même dans les restaurants », dit-il à CULT MTL. « Il y règne une liberté que je ne trouve nulle part ailleurs. Pour moi, en tant que cinéaste, il est très important de rester en contact avec cette vibration. Chaque fois que je retourne à Montréal, c’est comme un carburant créatif pour moi. Mes influences sont toujours très franco-canadiennes et très québécoises. » 

Dans son entrevue avec le Times, il est allé encore plus loin : « Pour nous, c’était le monde, et c’est magnifique. L’architecture est laide, mais c’est une ville de jazz ⎯ spontanée, chaleureuse et vivante —, et les femmes de Montréal sont les plus belles femmes de la Terre. »

Il a choisi l’une d’entre elles, Pascale Bussières, pour jouer dans son premier film en tant que réalisateur, Un 32 août sur terre. Ce film a été présenté dans la section Un Certain Regard au Festival de Cannes 1998. Alexis Martin a remporté le Prix Jutra du meilleur acteur, et le film lui-même a finalement été sélectionné pour représenter le Canada dans la catégorie Meilleur film en langue étrangère lors de la 71e cérémonie des Oscars.

Son film suivant, Maelström, a marqué une nouvelle étape dans son évolution en tant que cinéaste et dans son ascension vers la notoriété, du moins au Québec. Même à ce stade, cependant, il reconnaît avoir ressenti une certaine pression pour réaliser son prochain film en anglais. Villeneuve n’était pas prêt. Pas encore.

Bons baisers de Québec

Dans une entrevue accordée en 2017 à la Toronto Film Critics’ Association (TFCA), on a demandé à Villeneuve s’il se sentait « particulièrement Québécois » en tant que conteur. « Absolument, répondit-il. Je sais que c’est un gros cliché, mais la langue est une force pour nous. J’ai toujours l’impression que les cinéastes canadiens anglophones ont du mal à résister à la pression des voix américaines. Nous avons un tampon qui nous protège un peu plus, et cet espace nous permet d’explorer davantage et de prendre des risques. » 

Un risque énorme s’est présenté en 2009 lorsqu’il a abordé un sujet qui allait diviser le public et les critiques. « Quand j’ai réalisé Polytechnique, toute la ville de Montréal, toute la province du Québec, tout le monde me disait : “Es-tu fou ?” Mais je me sentais obligé de le faire », a-t-il déclaré à la TFCA. « Je savais que c’était important pour moi de le faire, et je savais qu’il y avait un moyen de le faire qui aurait du sens. Mais c’était une énorme responsabilité. »

Comment justifier l’utilisation d’un média destiné au divertissement pour dépeindre quelque chose qui est l’antithèse de l’humanité? C’est peut-être là qu’un cinéaste doit élever son art au-dessus du divertissement et contribuer à éduquer, honorer et se souvenir. Inévitablement, c’est au public de décider si cette démarche était réussie ou même justifiée.

Finalement, le film est sorti au Canada en français et en anglais, et a été présenté à la Quinzaine des réalisateurs à Cannes. Il a remporté de nombreux prix, dont celui du meilleur long métrage canadien au Festival international du film de Toronto (TIFF), cinq prix Jutra (dont celui du meilleur réalisateur) et neuf prix Génie (dont ceux du meilleur film et du meilleur réalisateur).

L’appel d’Hollywood

À la suite de cette controverse, Villeneuve n’a pas perdu de temps pour se remettre au travail. Incendies est sorti en salles en 2010. Basé sur la pièce acclamée de Wajdi Mouawad, Incendies traite de la famille, de la mémoire et de la guerre. Villeneuve présente l’histoire à la fois comme un mystère et une tragédie. Les critiques ont souligné la capacité du film à aborder la guerre, les traumatismes et les secrets de famille avec à la fois de l’intimité et une portée épique. Un motif récurrent chez Villeneuve? Peut-être. 

Le film a été nominé pour l’Oscar du meilleur film en langue étrangère lors de la 83e cérémonie des Oscars en 2011. Il a remporté huit prix Génie, dont ceux du meilleur film, du meilleur réalisateur et de la meilleure actrice (Lubna Azabal). Lors des prix Jutra, le film a remporté les prix du meilleur film, du meilleur réalisateur, du meilleur scénario et de la meilleure actrice. Il a également remporté le prix du meilleur film
canadien au TIFF en 2010. 

Avec tous ces trophées, pas étonnant qu’Hollywood lui ait déroulé le tapis rouge avec des offres pour des budgets plus gros et de meilleurs contrats de distribution. Ça voulait dire plus de scénarios à lire pour Villeneuve et plus d’acteurs parmi lesquels choisir. Il a pris d’assaut Tinseltown avec trois succès coup sur coup : Prisoners (2013), Sicario (2015) et Arrival (2016). Chaque film a été un succès critique et commercial.

C’est son film de 2016, Arrival, qui l’a fait connaître au monde entier. Un véritable auteur était né. Non seulement le film a rapporté beaucoup d’argent au box-office, mais il a également été salué par la critique et a fait beaucoup parler de lui aux Oscars, avec huit nominations, dont celles du meilleur film et du meilleur réalisateur. En décembre 2019, la Hollywood Critics Association a nommé Villeneuve « réalisateur de la décennie ».

« Les prix sont des choses étranges », avait déclaré Villeneuve à l’époque. « Pourquoi avons-nous besoin de comparer ainsi les œuvres d’art? En même temps, nous vivons aujourd’hui dans un système très compétitif. C’est comme si vous aviez besoin de récompenses pour avoir le droit de continuer et le privilège de faire un autre film, pour atteindre un certain niveau de succès », a-t-il déclaré, ajoutant que, en fin de compte, « l’objectif est d’être libre et d’avoir les outils nécessaires pour réaliser les films que vous voulez ».

Et c’est exactement ce qu’il a fait. Le succès critique et financier du film Arrival lui a permis d’accéder au cercle très fermé des grands réalisateurs hollywoodiens. Il s’agit d’un cercle très select, réservé aux cinéastes d’élite qui peuvent travailler avec qui ils veulent, quand ils veulent, avec carte blanche.

Idées vagues, images claires

Malgré son succès, Villeneuve est resté le Canadien humble qu’il a toujours été. Il est resté cet enfant qui a grandi avec Star Wars, Spielberg et les bandes dessinées imprégnées de science-fiction. Au diable les honneurs et la reconnaissance! Villeneuve restera cet amoureux des mots et des belles histoires.

« Raconter une histoire est une façon d’apprivoiser la mort », explique-t-il au Times, avant de citer l’un de ses réalisateurs préférés, Jean-Luc Godard. « Il faut confronter les idées vagues à des images claires. » Oui. Le cinéma était pour lui un moyen de donner un sens à un monde fou.

« Pour raconter une histoire, je dois avoir un lien profond avec elle, d’un point de vue très intime », déclare-t-il à la TFCA. « C’est toujours l’objectif d’un cinéaste. Essayer de créer une œuvre artistique qui soit unique et qui apporte une certaine fraîcheur. Nous n’avons pas nécessairement besoin de nouveaux films, mais nous avons besoin de liens. Nous avons besoin de relations, nous avons besoin de communiquer ensemble, et le cinéma est un moyen très puissant pour y parvenir. »

Puis Bond arriva

Beaucoup d’entre nous, des baby-boomers à la génération Z, ont un lien particulier avec le cinéma grâce à Bond. James Bond. Après tout, cette franchise, lancée en 1962 avec Sean Connery dans le rôle principal du film Dr No, est la plus longue série cinématographique de l’histoire du cinéma. Inspirée des romans de Ian Fleming, elle a plongé le public dans l’univers de l’espionnage à travers le personnage de l’élégant espion britannique, l’agent 007. Bond est devenu synonyme de glamour, de gadgets, de lieux exotiques, de méchants terrifiants et de belles femmes plantureuses.

Les films de James Bond ont contribué à définir le blockbuster bourré d’action, établissant la norme en matière de cascades qui défient la mort, de chansons thèmes récompensées aux Grammy Awards et de succès mondial. Pour les cinéphiles, la franchise est une référence culturelle, un miroir de l’évolution de la politique, des rôles de genre et de l’impact de la technologie. Tout cela sur six décennies de cinéma. Denis Villeneuve, le gentleman réservé originaire de Gentilly, au Québec, est désormais chargé de faire passer Bond à la vitesse supérieure. Aucune pression!

Les spéculations vont bon train quant à l’avenir de la franchise 007 depuis que Barbara Broccoli et Michael Wilson, producteurs de longue date des films Bond, ont démissionné et cédé les rênes à Amazon. Le géant de Jeff Bezos n’a rien laissé échapper, mais les rumeurs et les théories vont bon train sur Internet depuis que Daniel Craig a annoncé qu’il quittait la franchise. 

Pour sa part, Villeneuve a reconnu cette « énorme responsabilité » dans une entrevue accordée à la BBC. « J’ai grandi en regardant les films de James Bond avec mon père, depuis Dr No, dit-il. Je suis un fan inconditionnel de Bond. Pour moi, c’est un personnage sacré, et j’ai l’intention d’honorer la tradition et d’ouvrir la voie à de nombreuses nouvelles missions à venir. »

Le buzz est réel. Et la marge entre « coup de cœur » et « flop » est mince, alors que le battage médiatique bat son plein depuis des années. Mais… tout ce que touche Villeneuve se transforme en or. Nous l’avons vu avec Dune, un projet qui a soit bloqué, soit complètement détruit la carrière d’autres réalisateurs.

Parmi les victimes, on trouve Alejandro Jodorowsky (qui a échoué de manière si ridicule qu’un film entier a été réalisé sur cet échec), Ridley Scott, David Lynch (qui a remplacé Scott, mais s’est distancié du produit final après que le studio ait coupé une heure entière du film), John Harrison (télévision), Peter Berg et Pierre Morel. Villeneuve a réussi à dompter l’ampleur de l’histoire et a utilisé la technologie pour donner vie à sa complexité en transférant avec succès toute l’histoire des romans classiques de Frank Hebert sur pellicule.

Rien que pour vos yeux

Donc, si quelqu’un peut faire passer Bond au niveau supérieur, un niveau qui plaira aux fans de longue date et satisfera les critiques armés de leurs stylos et de leurs poignards aiguisés, c’est bien Denis Villeneuve. Si le film fait un flop, ce sera une bombe dans le bouquet. Oui, beaucoup dépend du casting parfait, mais ce n’est peut-être pas le plus important.

Nous avons tous en mémoire la première apparition de Daniel Craig à l’écran, il y a près de 20 ans. Le remake d’un classique déjà bien établi comme Casino Royale? Mais le film a été un succès. Et la franchise a continué sur sa lancée, à toute vitesse. On y trouvait le bon mélange de clichés « bondiens » : martinis secoués, pas remués, stylos qui ne sont pas vraiment des stylos, voitures qui sont bien plus que de simples voitures, et le mélange parfait de beautés obséquieuses, le tout avec la bonne dose de nouveautés dans la formule.

Entre les mains de Villeneuve, Bond va chanter. Et danser. Imaginez un blockbuster en lettres d’or géantes. Sinon, il pourra toujours compter sur sa famille, n’est-ce pas? Bien sûr, nous ne savons pas grand-chose de sa vie privée, mais c’est probablement parce qu’il tient à son entourage proche et souhaite préserver une certaine normalité dans leur vie. 

Villeneuve a trois enfants : Salomé, Sacha et Achille. Salomé est elle-même cinéaste et donc la seule autre personnalité publique liée à lui. Elle a étudié à l’université Concordia et a fait ses débuts en tant que réalisatrice avec le court métrage III, qui a été présenté en avant-première au Festival du film de Venise 2022 et a été nominé pour un Canadian Screen Award.

Côté cœur, Villeneuve a entretenu une longue relation avec l’actrice montréalaise Macha Grenon, connue pour ses rôles au cinéma québécois et dans certains films hollywoodiens. Il est aujourd’hui marié à Tanya Lapointe, ancienne journaliste à Radio-Canada, qui travaille désormais comme coproductrice de films. Mme Lapointe a travaillé comme assistante de production sur Arrival à partir de 2015, puis a quitté le journalisme en 2016 pour se consacrer entièrement à la réalisation cinématographique.

Travailler ensemble sur des films doit être un véritable test pour leur relation, car peu de métiers, hormis la médecine et les forces de l’ordre, peuvent être aussi stressants qu’une production hollywoodienne à gros budget. Si votre relation peut survivre à cela et continuer à se développer sur le plan sentimental, professionnel et artistique, c’est que vous faites quelque chose de bien ou, à tout le moins, que vous êtes avec la bonne personne.  

En parlant de la bonne personne, Denis Villeneuve est sans aucun doute le bon réalisateur au bon moment, qui tire le meilleur parti de ses opportunités. Nous sommes impatients de voir ce qu’il nous réserve pour la suite. Quoi qu’il en soit, cela continuera à consolider son héritage en tant que plus grand cinéaste canadien et homme qui a réalisé son rêve et l’a fait vivre à l’écran pour le plus grand plaisir de tous.  

007 reasons to love our not-so-secret agent of cinema

If you enjoy cinema, the cultural expression and actual craft of filmmaking, chances are you appreciate Denis Villeneuve’s early movies. And if you love going to the cineplex ⎯ the smell of buttered popcorn and the sound of a live audience guffawing and gasping in unison ⎯ then you probably drool over Deins Villenueve’s Hollywood oeuvre. 

To date, Villeneuve’s films have grossed nearly $2 billion worldwide. That’s mostly due to the “hits.” It’s safe to say those blockbusters have taken the sci-fi genre to another level what with the popular Dune series, Blade Runner 2049, and Arrival. Success begets bigger budgets, a longer leash from the bigwigs holding the purse strings, and a bottomless well of actors from which to dip into, whether it’s Hugh Jackman, Josh Brolin, Amy Adams, Viola Davis, Ryan Gosling, or Timothée Chalamet. 

So, what are the tricks behind his movie magic? What makes his imagination seemingly boundless and his style as recognizable and stylish as it is unique? Only Mr. Villeneuve really knows. And he’s not rushing to pull back the curtain, at least not while he’s in production filming the third movie in the Dune franchise. 

But there’s no denying le p’tit gars de chez nous is having a monumental moment as far as the silver screen goes ⎯ a “moment” that’s lasted over a decade now. And just when you thought his flame couldn’t burn brighter, he was anointed as the next director for the next chapter in the James Bond franchise. More on that later. First, we’ll start with his humble yet meaningful roots.    

God vs atom 

Born to Jean Villeneuve, a notary, and Nicole Demers, a homemaker, in the small town of Gentilly, QC, Denis Villenuve is the eldest of four siblings. Growing up, young Denis could see two structures from his home: the church and the nuclear power plant. Perhaps that image is key to understanding his vision and the metaphors that run throughout his work.

In a CBC interview with Tom Power, Villeneuve said that indeed, both faith and science informed his early life. “It was like having to choose between two forms of power: God or the atom.” He also said he saw great danger in the blending of politics and religion or “the use of religion as a weapon, a tool for oppression.”

He realized early on that breaking the shackles, religious or existential or otherwise, was possible in the form of writing. Villeneuve told The New York Times that he loves working with words. “I came to cinema by the words, and in high school, I was very bad at sports and with the girls, so my friend and I wrote scripts all the time.” He knew early on that cinema was not only his outlet for expression but also his escape route. His first steps toward freedom took him to Montreal where he attended UQAM.

Montreal makes the man 

“Montreal is home and there’s a beautiful creativity there that you can find in the theatre, the dance community, and even in restaurants,” he told CULT MTL. “There’s like a freedom there that I find nowhere else. Montreal for me, as a filmmaker, it’s very important to stay in contact with that vibration. Every time I go back to Montreal it’s like creative fuel for me. My influences are still very French-Canadian, and very Quebec.” 

In his interview with The Times, he went even further: “For us, it was the world, and it’s beautiful. It has ugly architecture but it’s a jazz city ⎯ spontaneous, warm, and alive ⎯ and the women of Montreal are the most beautiful women on Earth.”

He cast one of them ⎯ Pascale Bussières ⎯ in his directorial debut, Un 32 août sur terre. It was screened in the Un Certain Regard section at the 1998 Cannes Film Festival. Alexis Martin won the Prix Jutra for best actor, and the film itself was eventually selected as the Canadian entry for Best Foreign Language Film at the 71st Academy Awards. 

His next film, Maelström, was another step in his progression as a filmmaker and in becoming a household name, at least in Quebec. Even at this stage, however, he acknowledged that he was feeling pressure to direct his next film in English. Villeneuve wasn’t ready. Not yet.

From Quebec with love

In a 2017 interview with the Toronto Film Critics’ Association (TFCA), Villeneuve was asked if he felt “particularly Quebecois” in any way as a storyteller. “Definitely,” he said. “I think it’s the big cliché, but the language is a strength for us. I always feel with English Canadian filmmakers, there’s a struggle to resist the pressure of American voices. We have a buffer that protects us a little more and that space allows us to explore more and take risks.” 

One huge risk came in 2009 when he took on a subject that would divide audiences and critics alike. “When I made Polytechnique, the whole town of Montreal, the whole province of Quebec, everybody was saying, are you insane? But I felt compelled to do it,” he told the TFCA. “I knew it was important for me to do it, and I knew there was a way to do it that would mean something. But it was a huge responsibility.”

How does one justify using a medium meant for amusement to portray something that’s the antithesis of humanity? Perhaps this is when a filmmaker must elevate their art above entertainment and help educate, honour, and remember. Inevitably, it’s up to the audience to decide whether or not the endeavor was successful or warranted, even. 

In the end, the film was released in Canada in both French and English, and screened at the Directors’ Fortnight in Cannes. It won numerous awards including Best Canadian Feature Film at the Toronto International Film Festival (TIFF), five Jutra Awards (including Best Director) and nine Genie Awards (including Best Film and Best Director).

Hollywood calling

In the wake of controversy, Villeneuve wasted little time in getting back to work. Incendies hit screens in 2010. Based on Wajdi Mouawad’s acclaimed play, Incendies is about family, memory, and war. Villeneuve presents the story as both a mystery and a tragedy. Reviewers highlighted the film’s ability to tackle war, trauma, and family secrets with both intimacy and epic scope. A Villeneuve motif? Maybe. 

The film was nominated for Best Foreign Language Film at the 83rd Academy Awards in 2011. It went on to win eight Genie Awards, including Best Motion Picture, Best Director, and Best Actress (Lubna Azabal). At that year’s Jutra Awards, the film won awards for best film, director, screenplay and actress. It also won the best Canadian film award at TIFF in 2010.

With trophies raining down, it’s no surprise Hollywood rolled out the red carpet covered with offers for bigger budgets and better distribution deals. It would mean more scripts for Villeneuve to read and a bigger pen of actors to choose from. He took Tinseltown by storm with three lightning strikes in a row: Prisoners (2013), Sicario (2015) and Arrival (2016). Each film was a critical and commercial success. 

Fittingly, it was his 2016 film, Arrival, that put the world on notice. A true auteur had arrived. Not only did the film make a ton of cash at the box office, but it also garnered praise and plenty of Oscar buzz with eight nominations including Best Picture and Best Director. In December 2019, the Hollywood Critics Association named Villeneuve “Filmmaker of the Decade.”

“Awards are strange things,” said Villeneuve at the time. “Why do we need to compare art pieces together like that? At the same time, we are in a system today that is very competitive. It’s like you need awards in order to have the permission to go on and have the privilege to make another movie, to have a certain level of success,” he said, adding that ultimately, “the goal is to be free and to have the tools to make the movies you want.”

And that’s exactly what he would do. The success of Arrival, both critical and financial, booked his ticket to the top tier of Hollywood directors. This is a special tier, one that’s reserved for elite filmmakers who may work with whom they want, when they want, with carte blanche in hand. 

Vague ideas, clear images

Despite his success, Villeneuve remained the ever-humble Canadian. He was still that kid who grew up on Star Wars, Spielberg, and comic books steeped in science fiction. Accolades and acceptance be damned! Villeneuve would remain that lover of words, of good stories.

“Telling a story is a way of taming death,” he told The Times, and then he quoted one of his favourite directors, Jean-Luc Godard. “You have to confront vague ideas with clear images.” Yes. Film was his way to make sense of a mad world.

“In order to tell a story, I need to have a deep connection with it from a very intimate point of view,” he told the TFCA. “It’s always the goal as a filmmaker. Try and create an artistic object that will be singular and have some freshness. We don’t necessarily need new movies, but we need connection. We need relationships, we need to communicate together, and cinema is such a powerful medium to do that.”

Along came Bond 

One relationship many of us have with cinema, from Boomers to Gen Z, is with Bond. James Bond. After all, the franchise, which launched in 1962 with Sean Connery starring in Dr. No, is the longest-running film series in cinematic history. Based on Ian Fleming’s novels, audiences were treated to the world of espionage via debonair British spy, agent 007. Bond would become synonymous with glamour, gadgets, exotic locales, creepy villains, and buxom bombshells.

Bond films helped define the action-filled blockbuster, setting the standard for death-defying stunts, Grammy-winning theme songs, and global buzz. For cinephiles, the franchise is a cultural touchstone, a mirror of shifting politics, gender roles, and the impact of technology. All that over the course of six decades of cinema. Denis Villeneuve, the reserved gentleman from Gentilly, QC, is now tasked with transporting Bond into the next chapter. No pressure! 

Speculation swirls over the future of the 007 franchise and has swirled ever since long-time Bond producers Barbara Broccoli and Michael Wilson stepped down and away, handing control over to Amazon. The Jeff Bezos behemoth hasn’t let slip any secrets, but the interwebs is always abuzz with rumours and theories ever since Daniel Craig called it quits. 

For his part, Villeneuve acknowledged the “massive responsibility” in an interview with the BBC. “I grew up watching James Bond films with my father, ever since Dr. No,” he said. “I'm a diehard Bond fan. To me, he's sacred territory, and I intend to honour the tradition and open the path for many new missions to come.”

The buzz is real. And the margin between “fan favourite” and “flop” is razor thin, what with the hype train running at full speed for years now. But... whatever Villeneuve touches turns to gold. We’ve seen it with Dune, a project that either stalled or altogether destroyed the careers of other directors.

The casualties include Alejandro Jodorowsky (failed so ridiculously a whole film was made about said failure) Ridley Scott, David Lynch (who replaced Scott but distanced himself from the final product after the studio cut a whole hour from the film), John Harrison (TV), Peter Berg, and Pierre Morel. Villeneuve managed to tame the story’s scale and used technology to bring its complexity to life by successfully transferring the whole story of Frank Hebert’s classic novels to celluloid.

Golden eye, gold fingers

So, if anyone can take Bond to the next level, one that appeases longtime fans and pleases critics with pens ⎯ and daggers ⎯ sharpened, it’s Denis Villeneuve. If it tanks, it’ll be one bomb in the bouquet. Yes, much is riding on the perfect casting, but that might be a moot point. 

Surely, we all remember when Daniel Craig first appeared on screen nearly 20 years ago now. A remake of an already well-established classic like Casino Royale? But the movie was a hit. And the franchise carried on, full steam ahead. There was the right mix of pithy Bond-isms ⎯ martinis shaken, not stirred; the pens that aren’t really pens, the cars that are much more than just cars, and the perfect mix of fawning beauties — all with the right amount of fresh twists in the formula. 

In the hands of Villeneuve, Bond will sing. And dance. Think blockbuster in big, gold, letters. If not, there’s always his family to fall back on, right? Of course, we don’t know much about his private life, but that’s probably due to the fact that he cares about his inner circle, maintaining some sense of normalcy in their lives. 

We know that Villeneuve has three children — Salomé, Sacha, and Achille. Salomé is a filmmaker in her own right, and therefore the only other public figure related to him. She studied at Concordia University and made her directorial debut with the short film III, which premiered at the 2022 Venice Film Festival and earned a Canadian Screen Award nomination. 

As for romance, Villeneuve was in a long-term relationship with Montreal actress Macha Grenon, known for her roles in both Quebec cinema and some Hollywood pictures. Currently, he’s married to Tanya Lapointe, a former journalist at Radio-Canada, who now works as a co-producer in film. Ms. Lapointe worked as a production assistant on Arrival, starting in 2015, and left journalism in 2016 to fully pursue filmmaking.

Working on films together must be a true test of their relationship since there’s few jobs outside of medicine and law enforcement that can be as stressful as a big-budget Hollywood production. If your relationship can survive that and continue to grow romantically, professionally and artistically, you’re doing something right or, at the very least, you’re with the right person.  

Speaking of the right person, Denis Villenueve is definitely the right director at the right time making the most of his opportunities. We can’t wait to see what’s next. Whatever it is, it will continue to cement his legacy as Canada’s greatest filmmaker and a man who dreamed his dream and lived it on the screen for all of us to enjoy.  

Jason Santerre

Adepte de plein air, de la musique métal et de la sauce piquante, Jason demeure un collaborateur régulier du magazine Montréal enSanté après avoir passé sept ans en tant que rédacteur en chef.

A fan of the great outdoors, metal music, and hot sauce, Jason remains a regular contributor to Montréal enSanté Magazine after spending seven years at its helm as editor-in-chief.

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